Jackie Alisvaks

Partie civile dans le procès Papon

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Photos et Textes

 

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Pourquoi ?

Pourquoi on ne s'est pas plus battu ?


"C'est cette soumission qui m'obsède."

Jackie ALISVAKS revient souvent sur cette résignation à laquelle il n'arrive pas à donner de sens. Parmi les 1560 juifs dont 223 enfants que Maurice PAPON a conduit à la déportation, il y avait 8 membres de sa famille qui ne sont jamais revenus. Sa mère, son père, des cousins, une grand-mère...


« J'avais cinq ans. Mes parents ont fait partie du convoi du 18 juillet 1942 qui partait pour Drancy, puis Auschwitz. Moi aussi j'ai été arrêté et je devais être déporté. C'est la police française qui est venu nous arrêter tous les cinq, mes parents et les 3 enfants, alors que nous attendions le passeur puisqu'on avait été averti qu'il y aurait une rafle. La Gestapo avait demandé que ce soit les gens valides et adultes qui soient déportés mais PAPON faisait, lui, un nettoyage ethnique quel que soit l'âge des personnes. Nous avons été emprisonnés mais nous trois, les enfants, nous avons été sauvés par un policier ».

« Ma mémoire vive n'existe plus. J'ai du avoir un choc terrible. J'ai une sorte d'amnésie, peut-être un refus de me rappeler. J'ai tout occulté », confie Jackie qui rajoute : « Je n'ai pas le souvenir de la douceur de la peau d'une mère, de cette tendresse... quand un enfant met son oreille sur le corps de sa mère. Toute ma vie j'ai eu l'impression d'avoir été abandonné. Je suis comme un enfant de 5 ans qu'on a laissé sur un quai de gare ».

Jackie, 60 ans, a besoin de « reprendre racine » et compte sur le procès pour faire ce miracle. Un peu comme quand on lance la dernière bouteille à la mer.

Et ceci, contrairement à MITTERAND « Avec qui tout s'est fermé. L'attitude de CHIRAC a tout débloqué. On ne reviendra pas trop là-dessus mais il faut savoir qu'entre le juridique et le politique, c'est le politique qui gagne ».


Pour le moment au fond de lui-même, il ne « sait » même pas si ses parents sont morts bien qu'il étale, sur la table de sa petite maison et avec l'aide de sa femme, les photos, les dernières lettres de Drancy, les preuves dont les copies figurent désormais dans les 56 000 pages du dossier PAPON.

S'est-il surpris à en vouloir à ses parents de ne pas être là ?

La réponse fuse :
« Oui, je savais que ce n'était pas de leur faute mais je leur ai reproché cet « abandon ». C'est difficile d'avoir à porter la mort de ses parents sans pouvoir la matérialiser ». Sa femme acquiesce. On sent qu'elle a eu le rôle lourd d'avoir partager cette douleur. « Corporellement, mon épouse a été ma mère en même temps ».

PAPON nous a « volé » et « violé »

« PAPON a dit Je ne fait que respecter la loi .
A quel prix ?
A tout ceux qui disent que PAPON est un vieil homme et qu'il est trop tard pour le juger, je leur dis que je suis très choqué. Monsieur PAPON a 87 ans mais moi je le vois à l'âge de 32 ans. C'est tout. Il a cette froideur dans les yeux qui vous glace. Il est d'un mépris... Il fait des frissons dans le dos. Comment cet homme a-t-il pu dire à ses petits enfants : « Je vous aime ? ». Il a un comportement de revanchard. C'est un garçon qui n'a jamais eu de regrets et qui nous a traîné plusieurs fois en justice depuis 1981 pour gagner du temps ».

Bien sûr, rien n'est réparable et ce n'est que dans les films que les grandes douleurs rapprochent les victimes :

« Avec mon frère et ma soeur on s'est presque déchirés. Pourquoi ? Je ne sais pas, je ne peux pas l'expliquer. Mais ça a à voir avec ce qui nous est arrivé ».

Pour Jackie, PAPON les a volés et violés., il a outrepassé ses droits en tant qu'être humain. Et c'est ce qu'il entend dire haut et fort au procès quand aux alentours du 15 novembre, viendra son tour de témoigner.

« Tout cela m'a appris à aimer l'homme »

Conclut ce grand-père pour qui la religion juive ne représente pas grand chose et qui se dit surtout laïc et républicain. Sa femme est catholique et il est partisan d'une grande liberté de conscience. Il cache à peine son agacement quand il évoque les « intégristes » résumer ces drames à des problèmes religieux... là où il voit, avant tout, des problèmes d'humanité. Nul ne peut savoir ce qui dérape et dans lequel il place peut-être des espoirs exagérés.

Mais il y a de fortes chances pour que Jackie ALISVAKS continue à regarder longtemps des films sur le génocide, dans l'espoir, comme il dit, « de reconnaître par hasard le visage de mes parents ».

Dialogue de la Famille Jackie ALISVAKS sur l'affaire PAPON
Pour la mémoire, un deuil et une sépulture.


Une soirée comme les autres dont nous avons décidé de faire le point sur l'affaire PAPON, c'est un moyen d'ouvrir son coeur , car pour la première fois nous avons envie d'en parler entre nous, pour pouvoir faire la lumière. C'est aussi de pouvoir soigner et cicatriser une blessure qui aujourd'hui a du mal à se refermer. Ma famille, aujourd'hui, espère beaucoup de ce procès pour pouvoir porter le deuil de nos parents et de nos grand-parents pour qui la justice a du mal à être rendue par l'absence périodique et prolongée de PAPON. " Comédie ou maladie ".

Comédie oui puisque la justice lui a permis de rester en liberté non conditionnelle et dans des endroits " hôtel 4 étoiles " de luxe sous la protection du G.I.G.N. pour sa sécurité rapprochée et celle de son avocat Mr VARAUT. Quand on est un homme sans reproche, tout l'arsenal de protection et inutile, mais voila ?.

Maladie oui puisque nous savons qu'il est, par un triple pontage et des infections du a son grand âge et sa maladie, ce qu'il ne lui empêche pas de fumer sa cigarette tranquillement sans ce soucier des journalistes et des parties civiles, qui attendent son retour à la barre, le bon vouloir de PAPON et de son médecin, et celui de l'expert. L'attente des parties civiles dont certains ont la même maladie que PAPON, et qui se font le devoir d'être présent malgré leur infection et leur handicap de santé. Nous vous disons : PAPON, nous aurons tout le courage, la volonté, la patience et la soif de la vérité. Vous pouvez prendre comme excuse votre maladie, nous sommes armés d'une chose que vous n'avez pas et que vous n'avez jamais eux " un coeur ". La nature vous a donné une pierre à la place du coeur.

Jackie " Après deux mois de procès et six semaines d'audiences, ces interruptions qui montrent la fragilités du procès. Ma patience n'est toujours pas tarie, ma soif de lumière et de justice dans la même sérénité, malgré les 55 ans qui se sont passés dans la douleur. Les 16 ans de procédure et aujourd'hui le procès.

Je me devais au nom de l'amour de mes chers disparus et du devoir de mémoire, de rappeler l'histoire de notre famille à mes enfants dans ces années troubles qui l'ont tant marqué.

Je ne peux pas gardé cette vérité et la cacher comme un trésor que l'ont met dans un jardin secret à l'abri des regards indiscrets. " NON ", mon devoir est de perpétrer la mémoire de notre famille qui s'est déchirée et qui s'est perdue de vue pendant toutes ces années.

Pour moi, 1997 a été une année favorable dans ces événements. Le premier c'est que 4 jours avant mon soixantième anniversaire, le 5 août, tombe l'inculpation de PAPON et l'ouverture du procès. Ce mot magique. En qualité de partie civile, je suis convoqué à comparaître en personne ou de me faire représenter, le mercredi 8 octobre 1997 à 14h, à l'audience de la cour d'assises de la Gironde de Bordeaux, contre PAPON, Accusé des chefs de crimes contre l'humanité par complicité.
D'arrestations ou de tentatives d'arrestations illégales.
De séquestrations illégales.
De meurtres ou de tentatives de meurtres avec préméditation.

C'est aussi le 9 août 1997 que je rentre dans ma soixantième année et ma mise à la retraite. Ce fut un choc émotionnel et psychologique d'un violence inouïe. Enfin nous allons pouvoir prendre acte du deuil de nos parents.

C'est aussi pour mes enfants et petits enfants de savoir la vérité sur le passé de leur père et grand-père et de sa famille. Là aussi, il y a une grande pudeur, comme dans ce que j'ai vécu avec mes grands-parents maternels. C'est comme si nous avions honte de notre passé. Ce mot fatidique de " JUIF " était une tare. Ce nom nous était tabou chaque fois que ce mot sortait d'une bouche, j'avais impression de recevoir un coup de couteau dans la poitrine. C'était, chaque fois une montée d'adrénaline d'une violence à l'extrême du supportable, je me cachais dans un trou de souris et cachais mon identité car la peur était toujours présente avec le spectre de la déportation.

Le soir du 15 juillet 1942, j'avais à peine 5 ans, nous étions à table où nous mangions notre soupe. Nous attendions le passeur. Il devait nous conduire en zone libre. Ce soir-là, il était environ 20h , un coup de sonnette à la porte, c'était probablement un soulagement pour mon père et ma mère. Mais hélas, c'était la police qui venait nous arrêter tous les 5 pour nous conduire au fort du Hâ de Bordeaux. J'avais à peine 5 ans, ma soeur avait 7 ans et mon frère 9 ans. Ma mère avait 30 ans et mon père 33 ans. Mes parents ont été arrachés à la vie en pleine fleur de l'âge, sans compter les 6 autres membres de ma famille, un cousin qui avait 6 ans, son père et sa mère, une tante et un oncle. Il y avait aussi une grand-mère de 66 ans. Ils n'ont pas eu la chance de pouvoir revenir des camps de la mort.

Pour moi, c'est un récit de mémoire. J'espère aujourd'hui pouvoir reconstituer mon passé, qui s'est effacé voilà 55 ans. Ce puzzle dont les pièces ne sont pas comptables. Aujourd'hui, mon impression c'est d'avoir été abandonné comme une vieille valise sur le quai d'une gare. Une vieille valise dont on veut se débarrasser. C'est d'avoir aussi le sentiment d'être abandonné par les siens.

Combien de fois, je me suis posé les mêmes questions : me mettre dans un coin pour pleurer sur mon sort. Mais ma volonté de vivre à été plus forte que celle d'abandonner le combat. Toute cette volonté, je la dois en partie à ma femme qui a rempli le double rôle de femme et de mère. Elle a su par son amour pour moi et pour nos enfants, donner l'équilibre et aussi la rigueur qui est la sienne, par son franc parler et son honnêteté de coeur. Elle a su par sa pédagogie de la famille, donner le bon équilibre à une famille unie. Elle en a rempli son devoir, et c'est pour cela que nous l'aimons tous.

Nous aurons l'occasion dans reparler au cours de notre dialogue. "

Didier et Roselyne BIBERON -ALISVAKS (Fille et gendre de Mauricette et de Jackie) mariés 4 enfants, Cyril 13 ans, Aurélie 11 ans, Vanessa et Cynthia 8 ans. ( jumelles ).

" Après avoir eu une longue conversation avec mon père, sur l'affaire PAPON dont je suis régulièrement le procès depuis le début. Il m'a parlé de faire un dialogue de réflexion entre la famille, j'ai accepté de jouer le jeu avec la complicité de mon mari et de mes enfants. C'est pour apporter une aide morale à mon père et à ma mère dans leurs combats pour la vérité. C'est aussi en mémoire de mes grands-parents paternels que j'aurai voulu tant connaître. Car il manque dans notre vie une branche importante. Nous aussi, nous avons souffert de leur absence, et en mémoire pour eux, ma famille sera solidaire avec mon père et ma mère dans la recherche de la vérité. C'est aussi pouvoir porter leur deuil dans nos coeurs.

Je trouve inadmissible que cet homme soit libre comme l'air. Alors qu'il a fait tant de mal et de souffrances dans les famille juives. A l'âge qu'il a, soit 87 ans, il a vécu heureux, auprès de ces enfants et de sa famille.

Tandis que des familles juives, ont vécu leur vie, avec dans leurs pensées et leurs coeurs blessées à jamais, par cette guerre cruelle et leurs familles déportées. J'ai une haine terrible contre PAPON, pour avoir fait tant de mal à des familles, des enfants, des bébés et des vieillards innocents, qui n'ont rien demandé, leur tort, c'est être nés " JUIF ", et d'avoir porter l'étoile jaune, et ceux qui demandaient à la vie " le droit de vivre ".

Une vie tranquille, ça était vraiment inhumain. Ils prenaient les juifs pour des bêtes, il les traitaient et les ont humiliés. Ils leur ont enlevé leurs dignité. Pour moi quelque soient nos origines, il faut s'accepter tels que nous sommes, c'est à dire des êtres humains avant tout et non pas des bêtes, la dignité des hommes cette aussi le respect de tout un chacun. "

Henri ALISVAKS : ( né le 7 octobre 1962 une fille Marie née le 7 février 1992 ).

A travers ce procès, j'ai pu enfin comprendre un homme ( mon père ) qui porte en lui une grande souffrance depuis 55 ans et qui se bat pour le repos de ses parents morts en déportation dans le camp de concentration d'Auschwitz, pour le repos éternel de ses parents et surtout pour leur mémoire. Mon père a aussi besoin de retrouver ses racines et de ne plus avoir à porter la disparition de ses parents comme un abandon, je connais bien mon père, il n'est pas un homme à laissé tomber et à abandonner, cet un homme engagé et de parole, toute sa vie il à donner aux autres tout l'amour qu'il n'a pu avoir dans sa jeunesse, aujourd'hui encore il donne sans compter.

Encore aujourd'hui il compte beaucoup d'amis de toute race et de toute religion et d'horizon divers, il me dit toujours que la valeur humaine n'a aucune frontière et pas de couleur, on doit accepter les hommes dans leurs cultures, sans cette reconnaissance des uns est des autres la Paix ne peut exister. C'est pour cela que son engagement dans ce combat est si grand et si puissant. Rien ne pourra le faire reculer même pas la souffrance de voir en face de lui cet homme au regard glacial et sans aucun remords, il a déchiré cet homme de son frère et ça pour toujours puis aujourd'hui il est décédé sans avoir délivré son secret, ( peut être était-il son jardin d'éden trop lourd pour lui ), de sa soeur et sa famille pendant des années. Mais moi je serai toujours là pour le soutenir dans son combat pour la vérité et la mémoire de mes grands-parents que je n'est jamais connus alors que j'aurai aimé connaître, pour pouvoir les gâter et être gâter par eux comme tous les enfants du monde qui ont eu la chance de pouvoir les aimer et les chérir. "

Roselyne ( Fille de Mauricette et de Jackie ) " Au début du procès ce qui m'a touché, ce témoin cet homme âgé et handicapé, a dit qu' il avait travaillé pour PAPON et que si il aurait été valide, il aurait témoigné pour PAPON, chose que je ne comprends pas de cet homme, qui est Juif, et qui a eu des déportés dans sa famille " trahison ou innocence ", comment peut-on vouloir témoigné pour un accusé comme PAPON. Ca me met vraiment hors de moi. "

Henri : ( Fils de Mauricette et de Jackie ) " Pour moi il faut continuer même si l' accusé (PAPON) doit mourir au tribunal, bien que je lui souhaite une bonne santé, pour que la vérité soit faite, et pour la mémoire de ceux qui croient en la justice de notre pays. Depuis seize ans des hommes et des femmes se battent pour pouvoir connaître la vérité ou plutôt pour essayer de lui faire dire par ce vieil homme qui n'est qu'un simulateur qui ce cache derrière sa maladie, pour se protéger car la peur pour lui est plus grande que la maladie,

AURELIE : 11 ans fille de Roselyne. ( petite fille de Mauricette et de Jackie )

" Je voudrais dire que pour moi c'est inadmissible ce que PAPON a fait aux familles qui auraient bien aimé vivre, mais voilà malheureusement à cause de PAPON la vie des familles sont mortes par ces actes non réfléchis et irresponsables, par sa faute, j'aurai bien aimé connaître mes arrières grands-parents, mais voila je n'aurai jamais cette chance de les connaître et de les avoir connu. Je pense que mon Pépé aurait bien voulu vivre avec ses propres parents, PAPON, vous n' avez pas pensé aux familles, mais si j'aurais été au procès, je vous demanderai pourquoi avez-vous fait cela ?. Bon pour lui il s' en fichait sa famille n'était pas concernée ni dedans. Mais est ce qu'il a pensé si les gens mourraient de chaud ou de froid ou alors est ce que dans les douches il a demandé aussi aux gens s'ils voulaient ou NON...

Alors pourquoi se procès dure-t-il si longtemps, nous allons pas le regarder avec des yeux de 87 ans mes des yeux 32 ans. Est-ce qu'il a demandé, aux bébés aux enfants et aux adultes leur avis, NON... parce que c'est un homme irresponsable, mais responsable de ces actes pervers qui ont mené les gens à une mort certaine à un voyage sans retour. "

ROSELYNE : ( Fille de Mauricette et de Jackie ). " Ce que je pense de PAPON , c'est un homme sans coeur qui ne regrette pas ses actes dans cette guerre qui à été cruelle. Lorsque j'entendais Mr VARAUT son avocat dire qu'il trouvait inadmissible que PAPON soit dans une cellule sans confort ; est-ce qu'il a demandé aux pauvres gens qu'il a fait entasser dans des wagons, pour les acheminer comme des marchandises vers Drancy puis vers les camps de la mort sans ce soucier s'ils étaient eux dans le confort, s'ils avaient faim, ils n'ont pas eu eux cette chance d'avoir un médecin à leur disposition.

Alors quand j'entends que PAPON doit être hospitalisé, alors ma pensée en est troublée, depuis l'âge de 5 ans mon père n'a plus revu ses parents, je pense à ce qu'il a du ressentir depuis leurs absence, le manque d' affection, les câlins qu'une mère peut donner à ses enfants, et c'est aussi l'amour d'un père " quel sentiment d'abandon ", tout s'écroule autour de vous, ne sachant pas pourquoi ils sont partis sans espoir de retour, cette vieille valise comme le dit mon père, laissée sur le quai d'une gare. "

JACKIE : " Nous n'avions pas eu l'occasion d'en parler à bâtons rompus, à ma grand surprise c'est de voir que mes enfants ont gardé ce respect du silence de peur d'ouvrir cette blessure que nous allons soigner ensemble, aujourd'hui nous avons à faire la lumière autour de nous sur ce passé et c'est aussi le procès de PAPON qui va nous le permettre à mon grand regret, nous aurions du en parler plus tôt, peut être le manque de courage des uns et des autres cette fausse pudeur du respect de la famille, ce deuil impossible jusqu'aujourd'hui, à la veille de mon témoignage en cours d'assises, je prendrai acte officiellement de la disparition de mes parents, et avec l'espoir de pouvoir porter leur deuil dans mon coeur car là est le meilleur tombeau de la mémoire des vivants.

Mon engagement dans l'affaire PAPON. C'est dans le respect et pour la mémoire de notre famille, cet aussi le combat de toutes les parties civiles à la recherche de la vérité de l'inculpation d'un homme froid et pervers, qui n'a aucun remords de son passé et qui nie ses actes et ses responsabilités dans la déportation des 1560 juifs de Bordeaux. "

MAURICETTE : ( La femme de Jackie ).

" Bien sûr pour l'amour de mon mari et de mes enfants c'est aussi par respect de mes beaux parents que malheureusement je n'ai pas connu, ce ne sont que ces quelques photos que nous avons en notre possession, que nous regardons de temps à autre, pas trop souvent pour ne pas trop réveiller la mémoire, mais suffisamment pour ne pas les oublier.

Pour moi les voyages que fait mon mari à Bordeaux pour ce procès, je le soutiens moralement, il s'est toujours battu contre le racisme et la xénophobie et la citoyenneté et la reconnaissance, il croit en l'homme et en ses vertus, mais il chasse tout ce qui n'est pas d'une attitude humaine. Pour moi PAPON n'est pas un être comme les autres, pour avoir agi et avoir eu un comportement inhumain envers les familles et en particulier la mienne, c'est en sa conscience et sa responsabilité, que nous voulons que son procès puisse aller jusqu'au bout et que la justice de mon pays puisse rendre un verdict au nom de tous ces disparus et au devoir de mémoire que nous avons à faire l'héritage à nos enfants pour que cela ne ce reproduise jamais plus dans notre pays, et que nos enfants ne subissent plus jamais, la tyrannie des hommes ambitieux de pouvoir. Si PAPON avait été à la place des victimes quel aurait été son comportement ? Mon impression c'est que PAPON, comme l'a dit au tribunal mon mari chaque fois qu'une partie civile doit témoigner, c'est la rechute dans sa maladie, pour pouvoir estropier et affaiblir le tribunal. C'est encore une stratégie de la défense, qui si cela continuait va demander l'annulation du procès. "

HENRI : (Fils Mauricette et de Jackie).

" Depuis que l'instruction de cette affaire en 1981, cet homme (PAPON ) mène la justice de mon pays en bateau pour pouvoir reculer toujours et encore, ces actes qu'il veut pas reconnaître. Parfois, je doute de la justice de mon pays, mais j'ai une entière confiance en elle qui sait être impartiale envers les criminels et ceux qui ont des actes odieux envers, les enfants, les femmes, les hommes et les vieillards, ce ne sont que des monstres de chair et sans coeur, pour laisser dans le doute des hommes qui ne veulent que la vérité pour la mémoire de ceux qui ont donné leur vie. "

AURELIE : (Petite fille de Mauricette et de Jackie).

" Mon pépé est super et je l'adore car il a le courage d'y aller pour la mémoire de ses parents et des autres familles, pour que la justice soit faite, ma mère et son frère auraient bien voulu connaître leurs grands-parents paternel mais hélas ?. "

Je voudrais dire quelque choses à PAPON. Pourquoi avez-vous fait ça, pour le plaisir pour vous peut-être que c'est marrant; mais pas pour nous. Mais vous j'espère que vous irez en prison pour le mal que vous avez fait à mon grand-père, parce que tout ce que vous avez fait aux familles ce n'est pas bien... Vous pouvez vous protéger avec vos avocats ! vous pouvez vous cacher, un jour ou l'autre on vous aura. "

ROSELYNE : (Fille de Mauricette et de Jackie)

" Ce que je souhaite et espère, c'est que ce procès puisse aller jusqu'au bout, tant que le procès durera, je serai toujours au coté de mon père pour l'aider s'il le faut, des preuves contre PAPON il y en manque pas, pourquoi attendre plus longtemps pour le condamner à l'âge qu'il à. Mais il n'y à pas d'âge pour condamner les crimes contre l'humanité.

Depuis que je suis petite, je savais que les parents de mon père avait été déportés. Mais par amour pour mon père, je n'ai jamais osé lui parler de ses parents de peur de lui faire du mal et de la peine en voulant lui en parler. Parfois je regardais mon père, et je me dis, j'ai vraiment de la chance d'avoir un papa super à mes côtés . il est toujours là pour nous épauler, lorsque quelque chose ne va pas, il nous apportait sa sagesse et son amour, son réconfort par des petits mots gentils. Je remercie le ciel d'avoir une Maman et un papa comme j'ai. PAPON vous avez fait enlever ma Grand-mère et mon Grand-père que j'aurais temps voulu connaître.

Monsieur le président vous qui représentez la justice , moi et mes enfants et mon frère nous avons confiance en la justice et nous espérons ne pas être déçu par elle, ces aussi pour qu'a l'avenir, qu'il ne faut plus qu'une chose pareille arrivent " NON .PLUS .JAMAIS. CA ". "

MAURICETTE et JACKIE :

" Comment ne pas être engagé dans cette aventure humaine hors du commun, lorsque vous avez une telle pression de la part de vos enfants et de votre entourage ainsi que le devoir de mémoire de ceux qui vous sont chers , dont tout le monde attend avec impatience que la justice de notre pays rendent sont verdict.

Que nos morts soit honorés et que le cimetière de nos coeurs puissent retrouver le repos des justes et éternels d'une cicatrice qui doit se refermer après 55 ans.

C'est aussi pour la FRANCE un DEVOIR de MEMOIRE pour ses enfants. "

 

Photos

Parents d'Eliane Dommange et de Jackie Alisvaks
Ses parents ont été déportés au moment de la rafle du 15 juillet 1942

3 orphelins, survivants par miracle :

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Jackie Alisvaks, jeune


son frère Claude (décédé en 1993)


Jackie, enfant


Eliane (Partie civile)

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Henri et Marie Alisvaks

Jackie et Mauricette Alisvaks

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Jackie Alisvaks

Plainte concernant :

Anna RAWDIN, née le 23 juillet 1876 à DAMPAPHIE (Lettonie),
déportée de Mérignac à Drancy le 26 octobre 1942, exterminée à l'âge de 66 ans.
Abram, Mendel HUSETOWSKI, né le 5 juin 1905 à TCKLINOW (Pologne),
déporté de Mérignac à Drancy le 19 juillet 1942, exterminé à l'âge de 37 ans.
Jean, Icek FOGIEL, né le 6 MAI 1907 à BRZEZINY (Pologne),
déportée de Mérignac à Drancy le 19 juillet 1942, exterminée à l'âge de 35 ans.
Liba ou Luba, Rachel, Ida RAWDIN épouse FOGIEL, née le 24 JUILLET 1907 à DWINSK (Létonie),
déportée de Mérignac à Drancy le 19 juillet 1942, exterminée à l'âge de 35 ans.
Henri, Hirsch ALISVAKS, né le 2 mars 1909 à RIGA (Létonie),
déporté de Mérignac à Drancy le 19 juillet 1942, exterminé à l'âge de 33 ans.
Jeannette, Euta RAWDIN épouse HUSETOWSKI, née le 7 juin 1911 à LANGARFIT (Létonie),
déportée de Mérignac à Drancy le 19 juillet 1942, exterminée à l'âge de 31 ans.
Antoinette MATISSON épouse ALISVAKS, née le 4 mars 1912 à RIGA (Létonie),
déportée de Mérignac à Drancy le 19 juillet 1942, exterminée à l'âge de 30 ans.
Bernard FOGIEL, né le 12 juillet 1936 à CAUDERAN (Gironde),
déporté de Mérignac à Drancy le 26 octobre 1942, exterminé à l'âge de 6 ans.

Première page
Jackie Alisvaks
Eliane Dommange- Alisvaks
Juliette Drai - Benzazon
Esther Fogiel
Claude Léon
Maurice-David Matisson
René Panaras
Michel Slitinsky

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