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date dernière modification : 17/10/02

Chronique du 10 octobre 1997

DECISION DE COMPARUTION LIBRE DE PAPON :
APRES LA COLERE, LA REACTION DES PARTIES CIVILES

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10 octobre 1997

DECISION DE COMPARUTION LIBRE DE PAPON :

APRES LA COLERE, LA REACTION DES PARTIES CIVILES

Après la décision de la Cour d'assises de permettre à Papon de comparaître libre, la forte émotion et la colère des parties civiles ont provoqué une suspension de séance. En fin d'après-midi, les parties civiles et leurs avocats réunis ont décidé de réagir à la décision prise.

A l'annonce de cette décision, scandaleuse, la colère était grande. Plusieurs parties civiles menaçaient d'abandonner un procès qu'elles jugeaient inutile puisqu'en tout état de cause, même si Papon était condamné, il échapperait à la prison.

Voici quelques-unes de nos réactions, dont la plus forte était sans doute celle de Maître Klarsfeld :

" Cette décision est scandaleuse, à quelques heures du grand Pardon, le président accorde son pardon à Papon. C'est une insulte à la mémoire de nos morts, c'est une insulte au peuple français. Papon n'ira jamais en prison. Devant la réalité des faits et de ses actes quand ils seront évoqués, il réagira avec une arrogance et une morgue sans précédent. Je ne viendrai pas devant une Cour d'assises souffrir la morgue d'un criminel contre l'humanité ".

Michel Slitinsky : " Cette décision est contraire aux déclarations du procureur général et de l'avocat général. Tout d'un coup, on lève le bouclier, cela ne nous convient pas, on se demande si les autorités de tutelle n'ont pas fait pression. "

Plus modéré, Maître Boulanger déclarait : " Je trouve cette décision courageuse, si Papon n'est pas là lundi, on ira le chercher entre deux gendarmes, on va se battre. S'il est condamné, puisque c'est inévitable, vu la gravité des actes qu'il a commis et parce qu'il est un criminel contre l'humanité, il n'ira pas en prison. Nous demandons immédiatement que Lionel Jospin prenne toutes les mesures nécessaires pour qu'il modifie la loi afin que Papon puisse être incarcéré. "

Après la forte émotion, le calme revenait et après une réunion de toutes les parties civiles et de leurs avocats, la déclaration suivante était décidée.

"Après la décision du président Castagnède de permettre à Papon de comparaître libre dans le procès et devant l'émotion suscitée parmi les parties civiles, certains ont quitté la salle d'audience, les avocats ont alors demandé au président de suspendre la séance pour nous permettre de nous réunir.

A l'issue de cette réunion, Maître Boulanger, porte-parole des avocats des parties civiles et des parties civiles elles-mêmes, a donné lecture de la décision suivante prise à l'unanimité des parties civiles présentes :

1°/ La décision de la Cour a provoqué une émotion légitime parmi les plaignants, mais le pouvoir discrétionnaire de la Cour étant inscrit dans la Loi nous nous inclinons devant cette décision.

2°/ Compte tenu de cette décision, nous demandons aux autorités compétentes d'assurer la protection rapprochée de Papon.

3°/ Quand la sanction tombera, puisque nous sommes convaincus de la culpabilité de Papon, nous demandons aux autorités de tout mettre en œuvre pour que la sanction soit applicable immédiatement, sans attendre le résultat d'un pourvoi en cassation qui, en tout état de cause, ne pourra intervenir qu'un an et demi après. "

Michel Slitinsky :

" Nous avons été bafoués par le président, qui a pris une décision contraire à ce qu'il avait dit la veille. On a été floués par la décision d'hospitalisation à Haut Lévêque. Ce n'était qu'une mascarade. Le grand malade se portait bien. On ne garde pas en hospitalisation 8 heures un prétendu malade, mais 24 heures ou 48 heures. A moins que ce ne soit pour influencer une décision de justice... "

Maurice Matisson :

" Nous nous sommes battus pendant la guerre contre le gouvernement de Vichy, dans lequel Papon était secrétaire général de la préfecture de la Gironde.

Il n'a pas voulu démissionner au moment où il aurait dû, envoyant nos familles dans l'enfer d'Auschwitz.

Nous nous sommes battus contre ce gouvernement félon, dont je rappelle que le Maréchal Pétain a été condamné à mort pour haute trahison.

Nous nous sommes battus pour rétablir la République et toutes ses institutions dont la magistrature.

Nous nous sommes battus ensuite pendant 16 ans pour obtenir le renvoi de Papon devant la Cour d'assises. Nous l'avons obtenu. Nous sommes dans le procès qui va commencer. Il se trouve que la loi donne un pouvoir discrétionnaire à la Cour d'assises. Elle en a usé. J'aurais préféré que Papon soit incarcéré dans un service hospitalier. Il nous reste à nous battre pied à pied pour obtenir la sanction qui doit inévitablement tomber. "

(c) Copyright 1997, J.M. Matisson


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