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date dernière modification : 20/10/02

Chronique du vendredi 7 novembre 1997

Papon s'en prend à Michel Slitinsky

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Chronique du vendredi 7 novembre 1997

Papon s'en prend à Michel Slitinsky

photo Caroline Blumberg - WIT F.M.

Papon on l’a vu, quand il est acculé dans ses derniers retranchements, s’en prend aux victimes. Hier c’était Jouffa, aujourd’hui, c’est Michel Slitinsky qui en est victime. Il s’agit de la deuxième mise en cause d’une partie civile (après celle de notre famille, lors de la première audience par Varaut). Mais cette fois, Papon s’est fait reprendre par l'avocat général Robert et le président Castagnède avant que Maître Touzet ne dépose un " donner acte ", ajoutant qu’il était scandaleux que Papon s’en prenne aux victimes, pour défendre sa thèse selon laquelle le bourreau serait la victime des parties civiles.

Autre moment fort dans l’ignoble de la part de la défense : la demande de joindre au dossier un livre d’historiens sur les persécutions communistes. On retrouve là, le vieil argument, qui vise à détourner l’attention avec le sempiternel " Oui, mais regardez les communistes. " Deux réponses à l’ignoble, Maître Boulanger " Puisqu’on en est au délire, je demande qu'on joigne les livres sur le massacre des Arméniens, des Indiens d’Amérique, du Rwanda, des bébés phoques ". Et celle de l'avocat général Robert, quand Maître Vuillemin demande à joindre le code civil ou pénal " Allez-y tant que vous y êtes, vous les joindrez et ferez un paquet avec ceux de Maître Varaut "

Le procureur général Henri Desclaux fait état d'une lettre, adressée mardi par Madame Hipolitte, une ancienne employée du service des questions juives de la préfecture de la Gironde, qui aurait des choses à dire.

Le président Castagnède " J’estime, que l’audition de cette personne peut être utile pour établir la vérité. En vertu de mon pouvoir discrétionnaire, elle sera entendue le 13 novembre, à titre de simples renseignements. Il rappelle que nous avons déjà pris un jour de retard, Papon sera encore interrogé mercredi matin. "

Maître Varaut " Je demande à joindre, au procès, un livre d’historiens sur les génocides commis par les communistes. "

Maître Boulanger " Puisqu’on en est au délire, je demande qu'on joigne aux débats, les livres sur le massacre des arméniens, des indiens d’Amérique, du Rwanda, des bébés phoques. "

Maître Lilti, assis au-dessus de lui, se penche et lui fait un signe de satisfaction du pouce.

Le premier témoin arrive, Bernard Bergerot, 79 ans. En bon élève, il récite sa leçon, visiblement, il revient sur les différents points des dépositions, qui ont laissé planer des doutes : Saint Amand Moron, la responsabilité des fonctionnaires, la connaissance de la solution finale : " Je ne connais pas Papon, mais je souhaite surtout réhabiliter les fonctionnaires et rendre son honneur à l'administration. J’étais prisonnier pendant trois mois pour insolence aux Allemands. Maurice Sabatier était responsable de la délégation de signature qu'il avait donnée à son secrétaire général. Il l'a d'ailleurs reconnu devant le juge et publiquement dans les journaux. On peut en conclure que Maurice Papon n'est responsable de rien. "

Le président Castagnède " Je souhaite revenir sur la délégation de signature, je veux savoir comment les choses se passent en fait, comment le subordonné utilise-t-il sa délégation de signature ? "

Bernard Bergerot " J’ai été secrétaire général deux fois, le plus souvent, c'est une question de confiance, on signait tous les mois 9 000 documents. "

Le président Castagnède " Parlons de choses moins neutres, parlons des signatures qui conduisent à des décisions. "

Bernard Bergerot " On ne peut pas engager bêtement son patron, on ne le trahit pas ou on démissionne. Ce n'était pas le cas de Bordeaux, où Papon et Sabatier étaient amis. Mais, si le cas est grave, on demande son avis au préfet. "

Le président Castagnède " Vous citez le cas précis où le délégataire ne veut pas signer et demande au délégant son avis et le laisse faire son choix. Le préfet est responsable seul. " Papon fait un signe. " Oui, bien sûr, Papon cela appelle des commentaires de votre part. "

Papon " Je retrouve dans la bouche du témoin, la thèse que je développais hier... Ce sont les rapports de confiance d'une loi non écrite. Le secrétaire général donne suite à ce qui a été décidé par le préfet. C'est comme ça la réalité quotidienne, ce n'est pas l'application d'un schéma ". L’interrogatoire continue sans rien amener. On notera toutefois :

Le procureur général Desclaux " J’ai toujours considéré qu’une signature engageait ". Il cite son exemple personnel dans un cabinet ministériel. J’apprends aujourd’hui qu’une signature déléguée ne vaut rien. Si ce n’est pas le cas, alors il n’y a plus que le chef qui est responsable. Sabatier, Pétain et Hitler. "

Maître Levy " Papon, le témoin dit que le secrétaire général n’a aucune autorité. Que vous n’êtes assujetti à aucune responsabilité administrative. Mais qu’en est-il de la responsabilité pénale ? "

Papon " J'ai pris des responsabilités qui pouvaient être pénales, par exemple saboter l'administration de Vichy ou l'application d'un certain nombre de lois. Ce sabotage était clandestin, si j'avais été découvert, j'étais exposé peut être à la déportation. Mais c'est ma seule responsabilité. "

Maître Levy " Papon, vous avez toujours dit que votre responsabilité pénale n’était pas engagée du fait de l’obligation d'exécuter des ordres. "

Papon hésite, flaire le piège.

Maître Levy " Je répète ma question. "

Maître Varaut " Papon n’a jamais dit ça. "

Maître Levy " Je vois que l’accusé se défile une fois de plus. Vous avez cité Barthélémy, professeur de droit. Il a dit que nul ne peut être exonéré de sa responsabilité du fait qu’il a reçu un ordre. Cela n’exonère pas un fonctionnaire, même s’il obéit aux ordres. "

Maître Varaut " Je suis surpris que vous citiez le président des sections spéciales. "

Maître Levy " Je trouve cette remarque déplacée dans la bouche de la défense. "

Papon " Je réponds à Maître Levy, quand on viole la loi, oui, alors on est responsable. "

Maître Klarsfeld " Si Hitler délègue à Eichmann et que Eichmann délègue à Barbie, diriez-vous que Barbie n’est pas responsable ? "

Bernard Bergerot " On n’est pas en Allemagne. "

Maître Klarsfeld " Vous avez dit avoir été emprisonné trois mois pour insolence. Le premier fusillé de France était un Juif, qui lui aussi avait été insolent, cela se passait à Bordeaux. Lui a été fusillé, il n’a pas été condamné à de la prison, lui. Au Mont Valérien, savez-vous combien on compte de Juifs ? "

Bernard Bergerot " Non. "

Maître Klarsfeld " Ils sont 20 %. Savez-vous combien il y avait de Juifs dans la population française ? "

Bernard Bergerot " Non. "

Maître Klarsfeld " Moins de 1 %. On ne peut insulter la mémoire des Juifs et dire que s’ils s’étaient défendus, ils n’auraient pas été déportés. Si vous, ou ce grand humaniste (il désigne Papon) aviez lu en première page de la Petite Gironde que les Juifs allaient être exterminés ? Comment auriez-vous réagi ? Auriez-vous participé à la déportation des enfants Juifs ? "

Bernard Bergerot ne répond pas.

Le président Castagnède intervient pour calmer Maître Klarsfeld.

Bernard Bergerot " Nous ne savions pas. "

Maître Klarsfeld " Vous ne vous posiez pas la question, personne ne se posait la question. Pourquoi ne recevait-on pas de lettre de l’Est ? Quid des 3 000 Juifs morts dans les camps en zone libre ? Vous, qui avez été militaire, croyez-vous que les Allemands auraient laissé bâtir un état juif derrière leurs lignes de front ? Et pourquoi les enfants, pourquoi les vieillards, pourquoi les infirmes ? "

Le président Castagnède " Maître Klarsfeld, les personnes que vous représentez m’ont forcé à plus de retenue, mais je ne peux pas vous laisser parler sur ce ton. "

Maître Klarsfeld " En tant que président, vous ne pouvez pas laisser dire n’importe quoi. "

Le président Castagnède " C’est ma conception de la façon de mener les débats. Je ne suis pas un garde-chiourme ! "

Maître Klarsfeld " Si les débats sont trop longs, vous intervenez bien, vous devez intervenir là aussi, c’est ma conception. " Pour la première fois depuis le début, Maître Klarsfeld franchit un pas. Le président Castagnède reste sans voix.

Maître Klarsfeld " Ne pensez-vous pas que les Français avaient plus peur des bombes anglaises que des troupes allemandes ? "

Bernard Bergerot " On attendait les Anglais. "

Maître Klarsfeld " La petite Gironde ne disait pas la même chose. Que pensez-vous d’un haut fonctionnaire qui déporte des enfants ? "

Bernard Bergerot " ... "

Maître Klarsfeld " Quelle est la plus grande obligation d’un fonctionnaire ? "

Bernard Bergerot " Je n’ai pas de réponse absolue. "

Maître Klarsfeld " La défense des intérêts de ses administrés n’en fait-elle pas partie ? "

Bernard Bergerot " ... "

Maître Klarsfeld " Pourquoi, Papon, lui un humaniste, ne s'intéresse-t-il pas au sort des enfants ? Pourquoi signe-t-il des ordres d’arrestation ? Et pas de notes d’information sur leur sort ? "

Papon " Ce sont des mensonges. "

Maître Klarsfeld " Ah, encore un fonctionnaire qui parle. "

Le président Castagnède " Je comprends votre émoi et votre colère. Maître, je comprends l’émoi des parties civiles. C’est assez dur pour moi. S’il vous plaît, je vous demande de ne plus faire d’esclandre. Si vous n’avez plus de questions, alors asseyez-vous, sinon posez-moi les questions, je les poserai au témoin. "

Maître Klarsfeld " J’attends ma réponse. "

Le président Castagnède " Reposez-moi la question. "

Maître Klarsfeld " Pourquoi, Papon, lui un humaniste, ne s'intéresse-t-il pas au sort des enfants ? Pourquoi signe-t-il des ordres d’arrestation ? Et pas de lettres pour s’informer sur leur sort ? "

Le président Castagnède la repose mais le témoin se tait comme d’ailleurs Maître Klarsfeld... Arrive alors le témoin suivant.

Bernard Vaugon, 87 ans, préfet honoraire, sous-préfet de Dax en mars et avril 1943 " Je m'indigne contre ce procès. Quel pays n'a pas commis dans des circonstances aussi exceptionnelles des crimes contre l'humanité ? Et à qui demande-t-on des comptes ? A l'un des cents secrétaires généraux collaborateurs de cents préfets et de deux cents sous-préfets, sans parler des ministres et des ministères ? Nous sommes une génération à qui l'on a beaucoup demandé, comment une jeune génération pourrait nous juger ? Nous avons connu le malheur de connaître ces temps-là, je réclame la paix et l’indulgence. Je crains que ce procès ne se termine par rien de bon pour notre pays. La France a commis des erreurs et des fautes et, selon l'accusation, des crimes contre l'humanité. Comment peut-on demander un demi-siècle après, des explications à un seul des cents secrétaires généraux, de cents préfets, collègues de plus de deux cents sous-préfets des comptes. Le temps est venu où les Français doivent cesser de se haïr et commencer à se pardonner. On pensait que les Israélites partaient dans des camps de travail à l'Est, qu'ils aient deux mois ou quatre vingt ans. Le génocide était impensable. Je conclurai en citant Tristan Bernard : " Je ne hais que la haine ". "

Le président Castagnède " Vous avez placé le débat sur un terrain dont les juges ne sont pas saisis. "

Le procureur général Desclaux " Ce n'est pas le procès de la haine et de la vengeance, mais de la mémoire et de la vérité. Il n’y avait pas que Papon, il y avait aussi Sabatier, Bousquet, Leguay et Techoueyre. C’est le procès d’un homme, pas d’un bouc émissaire, que faisiez-vous à Dax ? "

Bernard Vaugon répond à côté.

Maître Klarsfeld " Ne pensez-vous pas que le fait d’avoir été chef de cabinet adjoint de l’amiral Bard, préfet de police de Paris, au moment où 2000 enfants Juifs ont été déportés, ne discrédite pas votre témoignage ? "

Le président Castagnède " C’était à quelle époque ? "

Maître Klarsfeld " en 1942. "

A ce moment, Maître Moulin Boudard tombe de sa chaise.

Bernard Vaugon "C'est exact, j'ai occupé ces fonctions, en novembre 1942, j'étais devenu secrétaire particulier. Mais je ne me suis nullement mêlé à la triste opération, qui vient d'être évoquée "

Maître Klarsfeld lit ensuite la lettre déchirante d'un père, médaillé de guerre, hospitalisé, avec six enfants seuls depuis que sa femme a été emmenée à Auschwitz. Que pensez-vous de cette lettre, l’avez-vous lue ? "

Bernard Vaugon " Déchirant, dit le témoin, mais je ne l'ai pas lue."

Maître Klarsfeld : "Il y en avait des centaines comme ça et personne ne les lisait. Des hommes comme vous et comme Papon n'ont pas réagi."

Bernard Vaugon " J'ai déjà été jugé par quatre comités de résistance, qui m'ont maintenu à mon poste" se défend le témoin.

Le président Castagnède " Vous n'êtes pas ici pour être jugé ",

Bernard Vaugon " Cette lettre, dit-il, ne devait pas rester sans suite, il devrait au moins y avoir un accusé de réception. "

Là s’en est trop. Je me dis qu’heureusement, Kafka n’est pas chroniqueur de ce procès. On dirait un dialogue de son livre " Le procès "...

L’interrogatoire se poursuit avec Maître Jakubowicz longuement.

Puis, Maître Favreau " Je m’élève contre ces dépositions, sans intérêt, de vrais faux témoins ou de faux vrais témoins sur l'organisation de la préfecture de Bordeaux. On assiste à une manœuvre dilatoire de la défense, pour retarder l’échéance, pour éviter de parler de l’essentiel, des faits qui eux sont accablants. "

Sur ce, nos avocats arrêtent de poser des questions.

Le président Castagnède remercie le témoin " La parole est au ministère public. "

L'avocat général Robert " J’éviterai toute répétition avec ce qui s’est dit par le président Castagnède, et je chercherai à éclairer la cour de la responsabilité pénale de l’accusé, qui d’ailleurs, je le remarque, s’est contredit hier avec ses déclarations d’instruction. J’aborderai trois points : L’accusé a-t-il eu une responsabilité sur le service des questions juives ? L’accusé donnait-il des ordres aux services de police ? L’accusé donnait-il des ordres pour interner les Juifs ? Premier point, les pouvoirs de Sabatier, a-t-il autorité sur le chef du camp de Mérignac ? A-t-il autorité sur les affaires réservées ? "

Papon " Oui, il a les pouvoirs de tous les préfets régionaux. Il applique la législation vichyssoise, le pouvoir de police, le pouvoir économique important, parce qu’on est en guerre ; enfin, il a le pouvoir d’internement. Je critique la méthodologie suivie dans cette affaire, on a cherché dans les archives tout ce qui portait la signature de Maurice Papon... C'était la victime désignée, je ne conteste pas le jeu. Mais cela explique la vacuité du dossier sur les documents signés par tous les autres, Chapel, Duchon. "

L'avocat général Robert interroge l'accusé sur le rôle de l'intendant de police Duchon, du directeur de cabinet Chapel ou encore du préfet délégué Boucoiran. Dans l'ensemble, Papon est à peu près d'accord avec l'avocat général. Mais le ton change lorsque l'avocat général Robert aborde le premier aspect, la responsabilité du secrétaire général Papon sur le traitement des questions juives.

L'avocat général Robert " Les délégations du préfet régional vous donnent un rôle majeur dans le département et une autorité directe, sur le service des questions juives, qui entraîne votre responsabilité. "

Monsieur Slitinsky

est un faussaire !

J'en apporterai la preuve

Des promesses,

toujours, des promesses

monsieur l'accusé de

crime contre l'humanité...

Papon " Puisque vous faites état d'une note de juillet 42, j’ai de bonnes raisons de n'avoir pas oublié, puisqu'elle a servi à la fabrication d'un faux par Monsieur Slitinsky. Monsieur Slitinsky est un faussaire ! J'en apporterai la preuve."

Michel se lève et se présente devant la barre des témoins. Deux huissiers s’approchent et il reprend sa place.

Le procureur général Desclaux " Je n’accepte pas que l’accusé accuse les parties civiles. "

Les interrogations sont plus en plus précises et les réponses de moins en moins précises. Mais lorsqu'elles deviennent trop graves, Maurice Papon se lève vivement du fauteuil où il avait demandé à rester assis, hausse le ton et agite le bras droit pour mieux répliquer à l'avocat général qui lui fait face : " C'étaient mes attributions, je les ai exercées, imparfaitement peut-être mais je me suis battu, là comme ailleurs. "

A un moment, Maître Vuillemin souhaite joindre le code civil.

L'avocat général Robert " Allez-y tant que vous y êtes, vous les joindrez et ferez un paquet avec ceux de Maître Varaut. "

Puis, on en arrive aux relations de Papon avec les autorités allemandes.

L'avocat général Robert " Papon s'occupait notamment des contacts avec la Feldkommandantur. "

Papon " J'étais en quelque sorte l'ambassadeur de la préfecture auprès de la Feldkommandantur, je réglais au mieux les intérêts des Bordelais. Cela était dans mes attributions, et je les ai exercées comme j'ai pu. Imparfaitement mais je me suis battu. J'étais convoqué, deux ou trois fois par nuit, par la gestapo. Mais, avec la gestapo, je n'avais aucun rapport "

L'avocat général Robert " Je tiens à rappeler que la cour aura l'occasion d'étudier de près, les lettres, que vous avez envoyées à la gestapo et qui concernaient les Juifs. Papon n'a jamais demandé à être relevé des questions juives, malgré une note du préfet régional Maurice Sabatier précisant que tout signataire de la préfecture pouvait faire valoir une clause de conscience. "

Papon " Je n'ai pas de confidences à faire sur Maurice Sabatier et moi. "

L'avocat général Robert "Ce serait peut-être le moment. "

Papon " J'ai le respect des morts. Je le dirai peut-être un jour. "

L'avocat général Robert a avancé que le préfet régional Maurice Sabatier ne lui avait repris les questions juives qu'au mois de mai 1944. Peut-on expliquer ce retrait de compétence, parce que nous étions à vingt jours du débarquement des alliés en Normandie ? "

Papon " Mais qui savait que le débarquement allait se produire ? "

L'avocat général Robert " Qui l'ignorait ? " (surtout pour un qui se prétend résistant.)

Maître Touzet, l'un des avocats de Michel Slitinsky, demande que les propos de Maurice Papon, jugés inadmissibles par le procureur général Henri Desclaux, soient actés.

Michel Slitinsky, après l'audience déclare " Maurice Papon m'a raté en 42, il cherche à prendre sa revanche. Je me bats depuis seize ans, je savais que je serais la cible permanente, il ne me déstabilisera pas "


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Page mise à jour le 14 octobre, 2002

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