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Radio Londres BBC, 1942-1944
Les Français contre les persécutions raciales
La terreur grandissante exercée par les autorités de Vichy, qui décidément se. plient à toutes les exigences allemandes, et prennent même des initiatives criminelles pour les devancer, soulève l'indignation et la résistance du peuple français. Nous vous avons parlé, il y a quelques jours, de la lettre pastorale de l'archevêque de Toulouse, et de la protestation faite par lépiscopat de la zone occupée contre les persécutions des israélites. Aujourd'hui, le service de presse de la France Combattante annonce que le général de Saint Vincent, gouverneur militaire de Lyon, vient d'être relevé de ses fonctions par Laval. Cette révocation serait due au refus opposé par le général de Saint Vincent à l'ordre de Laval exigeant qu'il mît ses troupes à la disposition des autorités pour participer à l'arrestation en masse des israélites en zone non-occupée. En outre, on apprend que Laval a ordonné l'arrestation de plusieurs prêtres catholiques qui, en zone non-occupée, avaient donné asile à des enfants juifs pour les remettre à l'abri d'odieuses persécutions. Quant au cardinal Gerlier, archevêque de Lyon, il a, lui aussi, refusé avec la dernière énergie de remettre aux mains des autorités des enfants israélites destinés à l'internement ou à la déportation en Allemagne. Par cette résistance unanime, le peuple français montre qu'il se refuse de toutes ses forces à accepter le principe et la pratique de persécutions monstrueuses, contraires à la tradition et à l'idéal de la France. Après Mgr Saliège - voir au 31 août 1942 -, d'autres prélats s'alarment des persécutions. Evêque de Montauban, Mgr Théas a fait entendre une protestation indignée devant les mesures antisémites, " un mépris de la dignité humaine, une violation des droits les plus sacrés de la personne et de la famille ". L'équipe française de la B.B.C. réagit avec force tandis que plus de 1 0 000 juifs de zone "libre" ont déjà été livrés et, qu'au 3 septembre, 9 000 sont partis vers les camps de déportés de c l'Est ". L'inquiétude de Vichy devant les protestations a provoqué, de sa part, une note d'orientation aux journaux. Elle invite à penser surtout aux prisonniers, " authentiques fils de France ", et dénonce la " propagande sournoise ", l'agitation " entretenue dans la coulisse par les adversaires de la Révolution nationale ".
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